La galerie Xenithia-Nomade réinvestit l'espace du 13 rue de Saintonge à Paris pour présenter une exposition personnelle de Jean-Marc Felzenszwalbe. Celle-ci a lieu du 21 au 29 novembre 2025 et le vernissage se tient le jeudi 20 novembre à partir de 18:00. L'accrochage, exclusivement constitué de pastels secs sur carton, consiste en un dialogue entre des oeuvres réalisées dans les années 90 et des oeuvres récentes. À une exception près, aucun de ces pastels n'a encore été montré à Paris.
Il est sans doute délicat de mettre des mots sur des réalisations qui privilégient le formalisme d'une recherche alliant parcimonie des couleurs et simplicité géométrique. Au-delà de la plasticité et des jeux de contrastes, l'exposition telle que choisie par la galerie cherche à mettre en évidence la dureté et les tensions sous-jacentes dont témoignent certains pastels récents. En face, les oeuvres des années 90 semblent plus enclines à susciter la rêverie et la joie.
Devant nos yeux se conjuguent trois effets : l'affirmation par l'artiste d'une émotion personnelle, le reflet d'un mouvement historique et les contingences d'un accrochage. L'interaction entre chacun de ces termes amplifie la réflexion et le travail de l'imagination.
La division nette de la surface dont témoignent à la fois les pastels de 1992 et ceux de 2024 et 2025 rappelle que ce travail de création renvoie à la division politique contemporaine. Celle-ci n'a de cesse de se renforcer: les couleurs de plus en plus sombres, dans leur juxtaposition, ne concèdent métaphoriquement au regard aucun moyen de s'échapper, ce qui n'était pas le cas dans le grand pastel noir, gris et jaune de 1990 présenté dans l'exposition. Les formes elle-mêmes évoquent le recouvrement, l'étalement, le vacillement.
Traduction picturale et sans doute consciente d'une préoccupation collective, les pastels de Jean-Marc Felzenszwalbe se dérobent à la recherche d'unité et de compromis pour mettre en évidence une place vacante qui pourtant est bien nécessaire à toute action humaine : celle de l'espoir, qu'il est bon de convoquer alors que celui-ci semble inexorablement s'éloigner de nos rivages.